A l’heure où tous les regards sont, à juste titre, rivés sur le Moyen-Orient et plus exactement sur le conflit israélo-palestinien, il est vital de ne pas oublier les Arméniens.
Depuis le déplacement des quelques 120 000 Artsakhiotes, le sort de notre peuple n’intéresse plus. Les 8 hommes d’états d’Artsakh détenus arbitrairement en Azerbaïdjan, la destruction de notre patrimoine culturel et architectural dans des villes peuplées d’Arméniens depuis des millénaires, l’Azerbaïdjan élue vice-présidente de la 42ème conférence générale de l’UNESCO…
Tout cela, toute cette corruption, toutes ces violations répétées du droit international, de la démocratie, du droit fondamental des peuples à disposer d’eux-mêmes … tout cela n’a même pas fait office de simple article de bas de page dans la presse ces dernières semaines.
Les Arméniens ont fui leur territoire pourquoi encore parler d’eux ?
Nous, membres de la diaspora arménienne, Français, Européens, Humains, ne devons pas laisser cette ignorance et ce désintérêt de notre cause persister. Si nous ne nous insurgeons plus, qui le fera ? Personne et nous le savons.
Les Azéris sous les ordres d’Erdogan nous ont arraché l’Artsakh, berceau de la civilisation arménienne. Néanmoins la guerre n’est pas finie, l’Artsakh n’est qu’une étape des ambitions identitaires panturquistes du dictateur turc et de son sous-fifre Aliyev. A présent ils veulent l’Arménie toute entière, ils l’ont dit et répété.
Si la communauté internationale persiste dans son inaction, continue de garder ses œillères, si l’Union Européenne, organisation internationale défendant prétendument la démocratie, la dignité humaine, la liberté, l’égalité ou encore le respect des droits de l’homme, continue d’enrichir l’Azerbaïdjan au lieu de le condamner…. Alors bientôt il n’y aura plus d’Arméniens en Arménie.
Ce paradoxe ne doit jamais se réaliser et il ne se réalisera jamais si nos élus réfléchissent et agissent ensemble pour sanctionner lourdement l’Azerbaïdjan, pour faire libérer les prisonniers politiques artsakhiotes et enfin donner aux Arméniens des moyens de se défendre pour qu’ils puissent vivre en paix !
Nous apprécions le soutien de la France qui se réclame notre première alliée, cependant en ces temps plus qu’incertains nous préférerions un soutien davantage concret que moral.
Je clôturerai mon message par une citation : « le sang des Arméniens pèse moins lourd que le pétrole de Bakou ». Battons-nous pour renverser la balance.
Aurélien Petitjean-Lévonian
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