L’Eglise, nouvelle épine dans le pied du gouvernement Pashinyan

Lors des récentes déclarations du premier ministre arménien Nikol Pashinyan, annonçant la cession de nouveaux territoires à l’Azerbaïdjan – incluant notamment quatre villages arméniens du Tavush -, un nouveau mouvement de résistance a vu le jour en Arménie.

Le « Tavush pour la nation », avec pour leader l’archevêque Pakrad, primât de la région du Tavush, a décidé de dire non à ces nouvelles cessions, en initiant des manifestations, grèves et autres actions pacifiques et de désobéissance civile qui continuent jusqu’à ce jour.

L’archevêque n’a jamais caché l’implication de l’Eglise en tant qu’institution dans cette cause, le Catholicos Karekine II ayant lui-même cautionné ce mouvement.

A ce stade, personne ne connaît l’issue de cette initiative, mais une chose reste inchangée : chaque fois que le gouvernement de Pashinyan se sent en danger, le même scénario se produit, les opposants au gouvernement sont décrédibilisés et leur réputation entachée.

Le nouvel opposant de Nikol Pashinyan, l’archevêque Pakrad, en a personnellement fait les frais. D’après les rumeurs lancées par le parti au pouvoir, le « Srpazan » aurait deux garçons qui auraient, en plus, déserté l’armée ; il aurait en sa possession une voiture de luxe ; des photos de son passé auraient même ressurgit sans que l’on n’en connaisse le contexte, laissant libre cours à l’imagination des plus malintentionnés sur les lieux que l’archevêque fréquente.

Cette campagne de décrédibilisation est menée pour la plupart, depuis des faux comptes à la botte de Pashinyan sur les réseaux sociaux. En d’autres termes, le gouvernement alimente des « fake news » pour salir le leader d’un mouvement qui lui est opposé, en plus de salir un homme saint.

Ne sachant plus quoi ajouter pour discréditer l’Eglise arménienne, le président de l’Assemblée Nationale, Alen Simonyan, a même évoqué en séance, la proposition de taxer les églises car ses dernières font du « business » en vendant des bougies et autres encens.

À tous ceux qui disent que le rôle de l’Eglise n’est pas de faire de la politique, j’aimerais dire une chose : qui a gouverné et guidé le peuple arménien pendant des siècles quand nous n’avions ni Royaume ni République ?

L’Eglise Arménienne a toujours été politisée. Soutenons Pakrad Srpazan dans sa sainte lutte.

Հայ, Հայաստան, Հայրենիք ու Աստուած :

Hovig Vahrami