La reconnaissance ou la mort !

« Reconnaissance, reconnaissance, reconnaissance ! »

Ces mots ont raisonné mardi dernier pendant plus de deux heures sur la place du Président Edouard Herriot et dans la rue de l’Université à proximité de l’Assemblée Nationale. 7500 personnes se sont mobilisées à l’appel du Conseil de Coordination des Organisations Arméniennes de France (CCAF).

Cette manifestation avait pour objectif de faire entendre la voix des Français d’origine arménienne en faveur d’une reconnaissance de la République d’Artsakh. Car oui, nous assistons à l’ouverture d’une nouvelle ère de la Cause arménienne, impulsée par les Présidents de l’Arménie, Nikol Pashinyan, et de l’Artsakh, Arayik Harutyunyan, ainsi que par le Bureau mondial de la F.R.A. : la reconnaissance pour la paix en Arménie et en Artsakh. 

Mais pourquoi ce combat, maintenant, alors que nos frères et soeurs se battent au péril de leur vie sur le front en Artsakh et en Arménie ? Pourquoi, maintenant, alors que des civils sont bombardés à longueur de journée par l’armée azerbaïdjanaise ? 

La réponse est simple. Le Haut-Karabagh est aujourd’hui reconnu par la communauté internationale comme étant un territoire de l’Azerbaïdjan. Et donc, y envoyer des forces d’interposition pour mettre un terme à ce conflit reviendrait à « violer » l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan. En effet, le droit international stipule qu’une force d’interposition étrangère ne peut être déployée que si le pays concerné l’y autorise. Reconnaitre la République d’Artsakh, ce serait donc permettre au pays qui le fait d’aider militairement, avec son accord, l’Artsakh. 

Mais rien n’est encore gagné : les députés François Pupponi et Guy Teissier ont annoncé mardi déposer une proposition de résolution à l’Assemblée nationale visant à la reconnaissance de l’Artsakh. Cette résolution doit dans les faits absolument faire l’objet d’un consensus transpartisan inédit. La vie des dizaines de milliers d’Arméniens et d’Artsakhiotes est en jeu. Peu importe la couleur ou la tendance politique, peu importe la sensibilité : soutenir la reconnaissance de cette République, c’est soutenir le droit à la vie. Ce droit fondamental trop souvent bafoué pour des intérêts économiques et financiers.

Sur l’impulsion du Comité de Défense de la Cause Arménienne (CDCA), du Cercle d’amitié France/Artsakh (présidé par Guy Teissier) et de François Pupponi, une vingtaine de députés a déjà annoncé co-signer cette résolution. Ce n’est évidemment pas suffisant. Ce combat doit être mené par l’ensemble de la communauté arménienne de France. Chacun d’entre nous se doit de rentrer en contact avec le député de sa circonscription pour exiger un soutien plein et entier à cette résolution. 

« Rester neutre face à l’injustice, c’est avoir choisi son camp, soutenir le statu quo. » disait le prix Nobel de la paix, Desmond Tutu. Cette citation prend tout son sens ici. Ne pas s’engager pour la paix en Artsakh, c’est se ranger du côté de l’agresseur. Cet agresseur clairement identifiable et identifié par le Président Emmanuel Macron. Ne pas s’engager pour la reconnaissance de l’Artsakh, c’est cautionner les crimes de guerre commis par l’Azerbaidjan. C’est cracher sur le droit d’un peuple à disposer de lui même ; ce qu’a d’ailleurs fait le peuple d’Artsakh en 1991 à l’occasion d’un référendum pour l’indépendance. En bref, ne pas soutenir cette résolution, c’est faire preuve de lâcheté. 

Alors Mesdames et Messieurs les Députés, ne soyez pas lâches. Soyez braves. Joignez vous à cette cause si juste sans réserve. Les Justes vous en seront reconnaissants, les Lâches se mureront dans leur silence retentissant.

Car aujourd’hui pour le peuple d’Artsakh, c’est la reconnaissance ou la mort.

Varenag

(Rendez-vous dimanche à 15h à l’Assemblée nationale pour une nouvelle mobilisation.)