La poignée de main de la honte

Ce mardi 24 septembre est un nouveau jour funeste pour notre si chère terre. Ce jour, le Premier ministre de la grande République d’Arménie a une nouvelle fois plié le genou face à l’ennemi.

Cette même République d’Arménie qui a fêté son 33ème anniversaire d’indépendance il y a quelque jours, mais qui paradoxalement existe depuis des millénaires, est aujourd’hui menacée dans sa survie par le tandem turco-azéri qui veut « achever le travail », c’est-à-dire supprimer définitivement les Arméniens de cette terre.

Malgré cela, le gouvernement arménien actuel persiste dans son obsession mortifère à vouloir pactiser avec l’état Turc. Cette photo de Nikol Pashinyan tout sourire aux côtés du sultan Erdogan en témoigne et personne ne pourra le nier. Comme si cette humiliation ne suffisait pas, le lendemain c’est Anna Hakobyan, la femme du Premier ministre arménien, qui s’est affichée avec un sourire rayonnant aux côtés de la femme d’Erdogan. Cette dernière conseillait il y a quelques temps à l’Azerbaïdjan de ne rendre sous aucun prétexte à l’Arménie les otages arméniens retenus depuis plus d’un an à Bakou.

Qui peut oublier que l’état turc glorifie, érige en héros les responsables du Génocide des Arméniens de 1915 ? Qui peut oublier l’aide physique, tactique et militaire fournie par la Turquie à l’Azerbaïdjan pour tuer les Arméniens d’Artsakh ou les chasser de chez eux ?

Nous l’avions dit et redit, annexer l’Artsakh n’était qu’une étape vers l’anéantissement total de la République d’Arménie. A présent des villages arméniens entiers sont contrôlés par l’ennemi.

Qui nous a écoutés ? Qui a réagi ? Quel état est venu nous apporter un soutien concret ? Toutes ces questions rhétoriques sont immensément difficiles à digérer pour les enfants d’Arménie, les militants de notre cause, les défenseurs de la justice.

Mais nous le savons nos cris de douleurs résonnent dans le vide, nous avons donc la lourde responsabilité de changer le destin de du pays de nos parents, nos grands parents, notre pays. Ce devoir qui nous incombe à toutes et tous sans distinction se matérialise différemment pour chaque cas. Cependant, personne ne peut accepter cette nouvelle soumission du gouvernement Pashinyan au dictateur Erdogan.

Nous devons nous rappeler que chaque jour doit être un jour de lutte contre l’impérialisme turc et sa volonté d’éradiquer le peuple arménien. Pashinyan lui, semble l’avoir oublié.

Je me permets d’achever mon propos par cette phrase de Jean Jaurès, infatigable précurseur de la défense des Arméniens : « il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience ». Chers amis, prenez conscience de l’urgente nécessité à mettre fin à cette posture de soumission. Le peuple arménien mérite bien mieux.

Aurélien Petitjean Lévonian