Smpad Boroyan (Makhluto)

Smpad Boroyan, connu sous le pseudonyme de Makhluto, né le 28 août 1875 à Moush (Empire ottoman) et mort le 20 mars 1956 à Erevan (Arménie), est un commandant éminent du mouvement de libération nationale arménien, membre de la FRA Dachnaktsoutioun.

Celui-ci poursuit ses études dans une école monastique avant de rejoindre en 1900 la FRA Dachnaktsoutioun. Aux côtés de figures légendaires comme le général Antranig et Hrayr, il s’illustre dans de nombreux combats, notamment lors de la bataille du Monastère des Apôtres (Moush, 1901) et du soulèvement de Sassoun (1904). Après la chute de ce dernier, il continue la lutte contre les troupes ottomanes et participe aux affrontements dans la plaine de Moush et à Aghtamar.

Il étend ensuite son engagement militaire au Caucase, où il prend part au conflit arméno-turc de 1905-1906 et dirige la défense de Ghamarlu (Ardashad). Plus tard, il s’implique dans la Révolution constitutionnelle iranienne (1908-1912) en combattant les forces contre-révolutionnaires dans la région d’Urmia.

En 1912, il tente de revenir à une vie paisible à Moush, où il se marie, mais la Première Guerre mondiale vient bouleverser ses projets. Il rejoint alors le premier bataillon arménien de volontaires en tant qu’adjoint d’Antranig et participe à des batailles cruciales comme celle de Dilman (1915) et à la libération de Bitlis (1916). En 1917, il est élu membre du Conseil national des Arméniens occidentaux et continue ses activités militaires en prenant le commandement d’un régiment arménien à Alashkert. Il combat ensuite à Erzerum, Jalaloghli et Gharakilise (1918), puis s’engage dans les affrontements de Zangezur contre les forces turco-tatares.

En 1919, il prend la tête d’une unité de combattants de Sasun pour défendre la République d’Arménie face aux attaques azéries et participe à la guerre arméno-turque de 1920. Après la chute d’Alexandropol, il se replie sur les hauteurs d’Arakadz, où il est grièvement blessé. Il continue néanmoins le combat en dirigeant une offensive sur Erevan lors de la révolte de février 1921.

Forcé à l’exil, il collabore un temps avec Karekin Njteh avant de s’installer en Iran, puis en Égypte et aux États-Unis, où il vit à Fresno. En 1933, il rejoint Marseille et s’engage dans la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale. En parallèle, il publie un volume de mémoires en 1936.

En 1947, il retourne en Arménie, où il termine sa vie comme gardien du parc Gomidas à Erevan. Il s’éteint le 20 mars 1956 et, selon son souhait, il est enterré dans la cour de l’église Saint-Gayane, près d’Etchmiadzine.