La décision d’attribuer l’organisation de la COP29 à l’Azerbaïdjan est une honte.
L’ironie de la situation réside, tout d’abord, dans le fait que l’économie de l’Azerbaïdjan repose très majoritairement sur ses richesses en hydrocarbures, telles que le pétrole et le gaz. Pourtant, ses ressources fossiles sont précisément ce que la communauté internationale cherche à remplacer par des énergies renouvelables.
Mais cela ne s’arrête pas là. La lutte pour le climat ne se limite pas à des objectifs environnementaux. Elle est indissociable de la protection des plus vulnérables et des droits humains. En tant que forum mondial sur le changement climatique, la COP devrait ainsi être fidèle aux valeurs telles que la transparence, la justice et la participation citoyenne.
Pourtant, la COP29 se tiendra cette année dans un pays antidémocratique, classé parmi les derniers au monde en matière de libertés fondamentales, où les droits les plus fondamentaux sont bafoués, et dont les opposants au régime sont systématiquement emprisonnés et torturés.
L’un des aspects les plus alarmants de la politique azerbaïdjanaise est son arménophobie systématique et ses velléités expansionnistes qui visent à l’effacement des territoires arméniens de la carte : en seulement quelques années, après avoir imposé à la République d’Artsakh la guerre des 44 jours, puis un blocus inhumain de 10 mois – orchestré sous le prétexte de fausses manifestations pour l’environnement -, l’Azerbaïdjan a lancé une ultime offensive militaire et achevé l’annexion de l’Artsakh et l’épuration ethnique de ses 120 000 Arméniens. L’Azerbaïdjan a également violé les frontières de l’Arménie et commencé à grignoter son territoire.
En outre, l’Azerbaïdjan détient toujours 23 otages arméniens à Bakou. Parmi eux, des prisonniers de guerre mais également des civils dont des figures politiques de la République d’Artsakh, arbitrairement arrêtées il y a désormais un an. Tous, continuent d’être illégalement détenus en violation de toutes les normes internationales, dans des conditions opaques et particulièrement alarmantes.
Laisser le régime autoritaire d’Aliyev organiser un événement aussi prestigieux que la COP29, et recevoir à cette occasion les chefs d’État du monde entier, à seulement quelques centaines de mètres des geôles dans lesquelles il détient injustement et torture des otages, reviendrait à marquer du sceau de l’impunité tous ses crimes.
Cerise sur le gâteau : le régime de Bakou, familier de l’instrumentalisation et la propagande, a déjà renommé la COP 29, « COP de la paix » ou « COP de la trêve ».
Ce sommet devrait se tenir dans un pays qui respecte les principes de justice, de transparence et d’ouverture, essentiels pour faire face au changement climatique de manière équitable et inclusive. Nous dénonçons le choix de ce pays hôte, qui est tout sauf compatible aux objectifs recherchés.
La COP29 à Bakou est une hérésie. Plusieurs personnalités politiques françaises de premier plan telles qu’Anne Hidalgo, Xavier Bertrand et Renaud Muselier ont d’ores et déjà pris la décision de ne pas s’y rendre. D’après le journal Le Monde, le Président de la République française, Emmanuel Macron, aurait lui aussi choisi de boycotter l’événement.
Toutes les autorités françaises doivent les imiter. Parce que sur les mains des organisateurs coule le sang des Arméniens.
FRA Nor Seround
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