Avédis « Avo » Uvézian, le pianiste au cigare

Cet article est dédié à Monsieur Avo Uvézian.

Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, c’est tout simplement un homme qui est la preuve qu’une vie est une source infinie de possibilités. Qu’il n’y a pas de limites hormis celles que l’on s’impose. Et enfin, que le destin est une chose mystérieuse et incroyable.

Avédis, connu de son surnom « Avo », Uvézian était un arméno-américain né le 22 mars 1926 à Beyrouth, capitale du Liban.
Né dans une famille de musiciens et possédant un talent évident pour le piano, Avo commença son parcours de vie comme pianiste de jazz.

Il enchaîna différents contrats avec son trio pour des représentations dans les clubs d’hôtels (en Irak puis en Iran), avant d’avoir l’opportunité qui changea sa vie.Vivant en Iran pour un contrat avec son groupe il reçut un jour une invitation du Shah Reza Pahlavi avec lequel il se lia d’amitié (Avo parlait le farsi, ce qui lui permit de créer un lien rapidement) et devint son pianiste attitré.


Grâce au Shah, il voyagea ensuite aux USA pour donner des concerts à New York mais également pour étudier la musique dans la célèbre faculté d’art américaine : la Juilliard School.

Cette période prit fin lorsqu’il fut mobilisé pour la guerre de Corée. Toutefois ses talents de musicien lui ont permis de se faire remarquer et apprécier des officiers : il quitta l’infanterie pour intégrer le groupe de musique du club des officiers (pour lequel Avo était payé 20 dollars par nuit de représentation).

Après la Corée il travailla quelques temps dans la bijouterie de son premier beau-père (Avo s’est marié deux fois au cours de sa vie).
Mais la vie lui prévoyait encore quelques kilomètres à parcourir : en effet, il voyagea par la suite à Porto Rico pour jouer à la station « Palmas del Mar ».

On connait donc Avo Uvezian pour sa musique mais pas seulement. Avo était un amateur de cigares, un véritable « aficionado ».
En 1983, il se rendit en Suisse pour le baptême de sa fille. A la fin du repas de la réception, il dégusta un cigare cubain mais n’était pas complètement satisfait par celui-ci. C’est un ami qui lui suggéra de créer son propre cigare.

Cette nouvelle idée en tête et enthousiaste, il voyagea en République Dominicaine, l’un des pays- terroirs pour les plants de tabac afin de concevoir sa propre marque de cigares qui porte maintenant son nom : « Avo Cigar ».
La marque connut un grand succès, à tel point que le géant du secteur Davidoff acheta les droits de distribution de sa marque pour près de 10 millions de dollars.

Quand on s’intéresse à l’univers du cigare et que l’on est arménien, il est une heureuse surprise et une immense fierté de compter un compatriote parmi les grands de cet univers.
Oui. Un Arménien au parcours incroyable et motivant de plus. Soyons fiers et inspirés.
Sur ces derniers mots, je dois vous laisser. Un cigare m’attend en écoutant Monsieur Uvézian au piano.

Musicalement,  

DM