
Les quartiers arméniens d’Alep ont subi, pendant le mois d’avril 2016, de vifs bombardements. Deux arméniens ont été tués lors des raids. La situation des populations civiles y est préoccupante. Ces paroles reçues d’Alep par des membres du Nor Seround témoignent de la détresse de la communauté arménienne :
« Ici la situation est terrible, cela s’est passé (les bombardements) juste devant chez nous, […] il n’y a plus d’électricité, nous vivons dans le noir et nous n’avons plus d’eau […], nous prions uniquement le Seigneur pour qu’il nous éloigne de la mort ».
La trêve initiée par Moscou et Washington le 5 mai 2016 a permis un retour au calme relatif. La situation reste toutefois propice à la reprise des combats compte tenu du nombre de groupes belligérants.
Les arméniens à Alep
Alep occupe une place centrale dans l’histoire des arméniens. Elle abrite depuis plusieurs siècles une communauté organisée (la cathédrale arménienne des Quarante-Martyrs, construite au XVème siècle rend compte de la présence ancienne des arméniens). Mais Alep est avant tout la cité-refuge des rescapés du Génocide. Les arméniens ne s’y sont pas établis par choix, mais par contrainte. La ville a constitué un symbole fort pendant le XXème siècle, celui de la renaissance du peuple arménien. Mais cent ans après le Génocide, force est de constater que la menace plane sur sa communauté. Cinq années de guerre auront suffit à faire de cette terre de refuge un champ de bataille.
Quel rôle pour les arméniens dans le bourbier d’Alep?
Les arméniens meurent à Alep pour une guerre qui n’est pas la leur. La défense des quartiers
arméniens ne doit désormais être assurée que dans un seul but : la survie de la communauté.
Le constat est donc sans appel : Alep l’« arménienne » se meurt. La diaspora perd, de manière
irréversible le plus important de ses poumons.
SH
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